VISER Le Tétrodon, module à destination de logement ouvrier se déplace, se transforme, fait peau neuve. Entre prototype et lieu d’expérimentation, la bascule s’opère. VISER propose de faire du Tétrodon un appareil à vues, une machine optique, une lunette de visée, une camera obscura, un sténopé échelle 1/1. À partir du module, de son espace intérieur, comment projeter le regard vers l’extérieur et inviter le paysage à l’intérieur. Qu’est-ce qui se joue à l’endroit même des ouvertures, avec le jeu et de déplacement des ombres et lumières, les projections, les reflets… Une tension de surface, une membrane fait filtre, tamis, entre l’espace intérieur et l’espace extérieur : le paysage rentre, le regard sort. Autant de cadrages à inventer dans le mouvement du corps. Chaque espace, et partant chaque moment, chaque durée, peut devenir poste d’observation, de guet, d’affût, de lenteur. Être dedans et regarder le dehors à partir de l’espace intérieur du Tétrodon. Viser. Aussi, faire du module Tétrodon un point central, un axe, un moyeu, un pivot autour et à partir duquel circuler, explorer, tirer des lignes, parcourir les chemins possible, l’avoir toujours à vue, pour en faire apparaître le bassin versant. Le Tétrodon, un thalweg ? Ces deux mouvement, en apparence opposés et symétriques, risquent, en faisant du Tétrodon leur cheville ouvrière, de renverser le paysage.
Atelier : repérage du BV (bassin versant). Milieu du temps de résidence. Restitution : traverser le Tétrodon. Dernier jour de résidence. Traces : un carnet des fenêtres. Une semaine après la résidence.
Esther SALMONA est poétrice. Elle écrit sur ce que fait la perception au langage et à l’écriture. En avançant à partir du visage, de la voix, du corps, du paysage, des images, de leurs écarts, leurs silences ; à partir d’un je qui n’en est pas un, se déplaçant sans cesse : ajustements, focales, flous, précision, plans successifs, traversées par la bande. Parmi ses outils, filtres, leviers : la transduction, l’évidance1, la spectroralité2. Ses activités, ateliers, pratiques sonores et d’image, publications en revue papier et numériques 3, dans des ouvrages collectifs et de livres (Quads, les éditions précipitées 2012, Amenées, Éric Pesty éditeur, 2017) témoignent de cette recherche. Elle enseigne à l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles depuis 2007 et organise des ateliers d’écriture en déplacement, dans des cadres et avec des publics hétérogènes.
1 https://remue.net/Esther-Salmona-evidance 2 https://spectroralites.blogspot.com 3 RoTor, KaZak, Revue Laura, D’ici là, Les cahiers de Benjy, Fond Commun, CCP, 17 secondes, fig., SILLO, Ce qui secret, PLI, l’Air Nu, Teste, Muscle, Chimères, C.O.I., Nioques…
Projet en cours : PZ, station mobile d’écriture d’écoute, avec Acoustic Commons et Locus Sonus.
Des mots et des sons, émission de juin 2021 sur Fréquence Mistral. Article de Céline Minard sur Amenées dans Le Monde des Livres, novembre 2017.
Pauliina SALMINEN + Collectif deux bis / Déclencheur
La résidence de Pauliina SALMINEN, artiste vidéaste vient s’inscrire dans la démarche d’un collectif de photographes et vidéastes réunis autour de la notion photographique du mot ‘déclencheur’. Dans ce cadre la vidéaste développe des expériences prometteuses qu’elle développe dans un rapport frontal au paysage vu depuis le Tétrodon.
Projet : Explorations micro-archéologiques Soudain, le son du déclencheur nous surprend, un petit bruit indique la pression sur le bouton de l’appareil, l’acte photographique a eu lieu. Le déclencheur, bouton qui crée un instant mécanique intermédiaire, relie ce que l’on observe à ce que l’on enregistre. Le travail artistique est un travail de longue haleine, ponctué par des micros moments de plaisir lorsque une recherche bascule vers une œuvre. Le déclencheur est une forme matérielle (bouton), un dispositif qui déclenche un mécanisme. Il peut aussi être un temps intermédiaire ou un lien de passage, tout comme une impulsion. Ce projet, sous la coordination du collectif DEUX bis, réunit cinq artistes du territoire marseillais avec des écritures photographiques plurielles qui mêlent vidéos, installations et œuvres participatives autour de cette notion commune. Le projet est évolutif et se développe autour d’échanges et d’expérimentations. Après une première exposition à la galerie Territoires Partagées à Marseille en 2022 le groupe à réalisé une résidence avec une restitution et table ronde à Dos Mares. Un séjour en Tunisie et des rencontres avec des artistes et étudiants d’art locaux aura lieu au printemps 2023, dans le but d’élargir le projet vers un volet international. Le groupe souhaite réaliser un temps de travail au Tétrodon en été 2023 (pas nécessaire de loger tous les artistes) afin de réfléchir sur les convergences des démarches individuelles de chacun et de développer la suite du projet. Porteur de Projet : Image Clé. Avec le soutien de la Région Sud, la Ville de Marseille et l’Institut Français. Artistes Driss Aroussi, Patricia Boucharlat, Fleur Descaillot, Mohammed Laouli, Pauliina Salminen
Le fantasme de disparaître serait très fréquent, le passage à l’acte s’expliquerait selon certains psychanalystes par la chute de l’idéal du moi, d’autres pensent que ce serait lié à la difficulté à établir la bonne distance avec les autres. Par ailleurs, la loi est formelle : tout majeur est libre d’aller et venir à sa guise, et, s’il le souhaite, de rompre radicalement avec ses proches. On l’appelle le droit à l’oubli. Chaque année, en France, des milliers de personnes disparaissent volontairement pour renaître sous une autre identité. Au Japon, ce phénomène massif concerne jusqu’à cent mille personnes par an. On les appelle les évaporés. Des entreprises se sont même développées pour organiser, en toute conscience, cette escapade très souvent nocturne qui porte le nom de ‘Yonige. How to Disappear Completely and Never Be Found’, son versant américain, fait référence au titre d’un guide écrit par Doug Richmond, en1985, qui recèle de nombreux conseils pour planifier sa propre disparition. On dit des anciens disparus qu’un jour ils ont éprouvé le besoin irrépressible de partir, un acte ni réfléchi ni prémédité, qu’ils agissent sous le coup de la pulsion, qui annihile la réflexion. Soudain, ils ne vivent plus que dans l’instant présent, ce qui rend le passage à l’acte possible. Ils n’ont alors que cette solution : s’échapper.
« Emilie Allais fabrique des images dont l’aura semble provenir de ce temps-là, d’une sorte d’antériorité définitive. Ses séquences photographiques, dont le substrat documentaire est issu du jeu des enfants entre eux, capturent cette part de fiction qui hante le moindre geste enfantin pris dans le faisceau du jeu. Elle creuse le sillon du conte, non comme narration mais comme point de vue. Elle regarde avec les yeux du conte. » Boris Nicot, octobre 2019
Nina Almberg est autrice et réalisatrice de documentaires pour la radio, en particulier pour Arte Radio, la RTS et France Culture. Elle a également écrit une série de fictions pour Arte Radio, Per comme personne (2019) ainsi que deux récits publiés aux éditions Hors d’atteinte : La Dernière Amazone (2021) et Pour Suzanne (2023). En avril 2023 paraîtra une bande dessinée retraçant la vie de Mario Marret, en attendant, dans les prochaines années, un livre sur ce fameux bateau de la liberté. Elle anime également des ateliers d’initiation au son et à la radio auprès de publics jeunes.
Par ce projet d’écriture, Nina Almberg retrace un épisode de l’histoire de Mario Marret. Militant anarchiste, résistant, explorateur, engagé dans tous les combats de son époque, qui décide de construire, chez lui, à Rustrel, le bateau de la liberté. Ce bateau infirmerie était censé partir en Guinée-Bissau, dont les habitants luttent pour l’indépendance de leur pays. Or, une fois la construction du bateau terminée, nous sommes en 1972, l’indépendance est sur le point d’être gagnée, et Mario ne sait même pas si le bateau pourra flotter.
Intervention publique de Nina Almberg lors de son invitation à la Médiathèque Louis Aragon de Martigues.
Aurore SALOMON est notre première artiste à venir inscrire un début de corpus sur la vie au quotidien dans cet objet mobile et modulaire. Elle a choisi de remplir un carnet fait de différents dessins et aquarelles posant des moments de sa vie à bord et d’instants saisis en compagnie d’invités. L’artiste saisi aussi les lumières du matin sur la ligne d’horizon de l’Étang de Berre en quelques aquarelles.
« La lumière fait l’image, dans le sens de la reproductibilité qu’autorise la lithographie ; images du barrage, des ciels, des façades. Elle est d’autant plus vibrante que la technique lithographique engendre, par les défauts de calages, des effets optiques puissant. Ceux-là mêmes qui furent exploités par les impressionnistes, les pointillistes et les alchimistes de la photographie holographique comme Man Ray ou Raymond Hains. Brouiller l’image pour mieux la voir. » […]
La nuit, Aurore continue ses parcours et ses saisies. La lumière est autre, plus dense, épaisse dans les noirs, fébrile dans les ombres. Saisir la nuit, peut-être les ténèbres, évoque les travaux d’Odilon Redon. Ici, le symbolisme ne se figure pas dans la représentation humaine ou animale, mais dessine un possible récit onirique. Aurore évoque une présence dans la simple et si prégnante possibilité, que le spectateur a de construire un récit porté, entres autres, par les rendus graphiques. »
Christian Garcelon, 2020 Christian Garcelon est historien de l’art, commissaire. Il enseigne à l’université et dans les écoles supérieures d’art.
Projet : Conception pour une installation éphémère d’une capsule couchette intérieure et réflexion sur une étude d’une couverture / protection ombrière du Tétrodon Résidence : Tétrodon (Martigues) Stefan EICHHORN artiste plasticien. (Marseille)
Présentation le 14 octobre lors des journées de l’architecture, salle Renoir Martigues à 18h
Canto Pérette par Nicolas Mémain, lors de sa balade publique du 18 nov, autour du Tétrodon
Nicolas MÉMAIN Projet : Écriture d’une opérette dans le Tétrodon Titre : Canto Pérette Résidence : Tétrodon (Martigues) Nicolas MÉMAIN, artiste marcheur, urbaniste rigolo. (Marseille) Avec le relais actif du Bureau des Guides
Canto Pérette, ‘chanté’ et composé par Nicolas lors de sa résidence dans le Tétrodon :
c5257 iveco 7306 citaro c5303 iveco
départ cv club de voile
chanson des boîtes et du plastique conteneurs modules bacs coques moulées rotomoulees du metal et du plastique cv pêcheurs libres stockage restaurant ravalement isolation des roues ça bouge c’est mobile papimobile
puis les chênes et le fossé
probable tronçonneuse
puis l’architecture maison vénitienne truc des sports classique arcs hublots des maisons toits en tuile sur la colline et Langevin grande barre aux mille yeux las bleuté de l’ombre pastille rouge accès pompier carrés blancs des plafonniers mille innocences froides le subtil vibrato des enduits de l’ite isolation thermique par l’extérieur
le spectre de la claustra de la cage d’escalier à la composition géométrique savante d’aléatoire devenue fantomatique derrière les panneaux sandwich de polycarbonate
puis le bosquet d’yeuses la terre à champi le chantier ite les piles de panneaux de laine de roche
la clairière moussue
les arbousiers jardin des délices
la piste d’athlétisme dans l’axe de la Sainte Victoire re les maisons romaines plus visibles dont celle du gardien sapin cyprès peuplier jaune un paravent
perméabilité du lycée parking arrière logements de fonction Raoul Rioualla voir la clé si ça reste ouvert trop longtemps alors le proviseur sera pas contents
où Arthur Rimbaud croise Alexander Fleming
le carrefour ses feux ses haricots mon coeur mon foie ma thyroïde
glissière béton armé 4 morceaux la petite elle n’est pas continue elle l’était les joints sont comme coupés au fil à beurre
traversée début des lignes de micocoulier devant la caisse d’épargne les crassulae en plaque les lampadaires sagem couleur champagne
la piste cyclable déviant la déviance
glissière béton armé continue
on va expérimenter ce que font les gamins oh la la c’est dangereux
glisse hier, bête, ton armée continu
allée Pablo Neruda fin des plantations aménagées fauche partielle sol d’enrobé des pins au hasard en sortent
la pré pinède puis la pinède
un monstre, l’énorme rouge gorge auchan au ras des arbres au sommet, tout est là les 2 hangars boite au toit incliné tourret de vallier figuerolle auchan dans les arbres parking du macdo les poubelles manche à air ce qui reste de Corbu la ligne de toit du macdo canto bout de psr le colimaçon
la serre à enfants
poème des voitures en ligne au drive le dimanche aprèm
on se retourne l’écureuil de la caisse d’épargne se tient loin du monstrueux rouge gorge
contemplation de la pinède en ville c’est quoi une forêt urbaine? il y a une vieille borne à incendie dans celle là
chanson de oui c’est toi la plus belle, Martigues Aix est arrogante Istres a mauvais goût Arles n’est pas dans la métro c’est toi la prolétaire dotée par la providence un exemple d’urbanisme moderne intelligent
on va expérimenter ce que font les gamins oh la la c’est dangereux les groupes s’y divisent les deviants se moquent des réguliers en fait y tchèquent qu’y a pas d’auto
glissière béton armé continue tu m’a déjà enquiquiné il y a longtemps je me rappelle là bas chemin de tholon
une forme qui crée son problème
la fabrique Gustave et Félix on se rapproche modèle économique boite habillée vintage fantasme de l’atelier de l’usine brooklynisation
rentrer sortir la respiration malade du frigo vitrine s’en abstraire un vrai décor vintage avec souci des épidermes à droite tôle ondulée avec patine faux voutains au plafond posés sur lignes de leds au fond photo de mur d’usine fougères en plastique carrelage carreaux de ciment peint parquet imprimé fausses lames de bois marquées de consignes au pochoir, de tags
la prof de sport l’autre jour une fille qui s’est tordue la cheville les pompiers sont venus tu nous fait chier avec ton tatouage elle m’a mis des mnms j’avais pas demandé
on traverse
les micocouliers pleuvent le jaune comme les cerisiers le rose
chanson des bus 22 et 25
parking des autocars récit des ramassages murs et sol au banc à l’entrée
le parking tholon l’ancien chemin la ville romaine
chanson de la canette de minute maid et du gobelet eau by macdo sur l’air du froid
fontaine de l’arc et bassins au fond de béton hydraulique bruit des vagues
peut-être oui c’est toi la plus belle
mon projet de pont ferroviaire à grande vitesse
chemin des oliviers une graine de fenouil jardin du gardien descente des pistachiers
le tétrodon le seul poisson finalement
analogie du tgv
Nicolas Mémain – 2021
Balade Canto Pérette – Nicolas Mémain 2021Extraits vidéo de la balade du jeudi 18 novembre 2021