OCTOBRE 2024 (Cycle Du marais à l’acier…et après?)


Brigitte PALAGGI et Olivier DOMERG

Tétrodon 16 10 24

Résidence du 6 au 18 octobre
Travail préparatoire : octobre 2024 / Résidence de création : avril 2025

Tétrodon

BRIGITTE PALAGGI, photographe
Depuis une vingtaine d’années, mon travail s’est recentré sur une approche photographique du et des paysage(s), quelles que soient leur définition ou leur nature ; et notamment ceux d’Italie, des Alpes, des Ardennes, du Cantal ou du plateau de Millevaches, pour ne citer que quelques chantiers récents ; avec une prédilection pour les paysages naturels, sans pour autant négliger ceux urbains, semi-urbains ou intermédiaires, et, par exemple, les paysages vivaces et contrastés de ma région d’adoption.
En effet, résidant dans les Bouches-du-Rhône, j’ai investi, par exemple, depuis mon arrivée ici dans les années quatre-vingts, ceux de Marseille, Martigues, Arles, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Fos-sur-Mer, Port-de-Bouc, et, bien sûr, le chenal de Caronte, l’étang de Berre et La Crau ; les arpentant et les parcourant plus souvent qu’à mon tour. J’y observe, d’année en année, la façon dont achoppent ou voisinent, situation géographique et pans de nature résiduelle, avec l’emprise impérieuse des activités industrielles et humaines.
Cette confrontation produit parfois de l’inouï, de troublants hiatus et des paradoxes de toute beauté, qu’il faut savoir saisir, jusque dans leur essence lacunaire et souvent éphémère. Sans doute, est-ce encore plus flagrant en ce qui concerne ces territoires qui portent depuis longtemps, en eux, les traces et stigmates de plusieurs industrialisations et mutations successives, venant frotter sur une garrigue, un arrière-plan collinaire, un damier de salins ou sur la respiration spatiale indéniable d’un chenal, d’un étang comme celui de Berre ou d’une façade maritime.
Cette confrontation influe, de facto, et à la longue, sur notre imaginaire et sur notre façon de voir et de photographier ; participant dès lors de notre manière de ressentir, de prendre part et d’expérimenter.

Martigues


OLIVIER DOMERG, écrivain &, poésagiste
BERRE AUX PETITS PIEDS
(poursuite & approfondissements)
Rien ne s’écrit sans préalable. Il faut être sur place, passer du temps, se fondre dans l’espace, aller et venir, prendre des notes, enquêter, accepter de ne rien comprendre parfois, aller et venir souvent, accepter aussi de ne rien savoir, d’être vierge de tout savoir quant aux lieux et aux choses, de s’en remettre totalement à cette ignorance qui est le point de départ le plus sûr, pour voir les choses comme pour la première fois, comme une succession de premières fois, et porter sur elles un oeil neuf.
Rien ne s’écrit sans désaxements, sans égarements et sans surprises ; mais aussi, sans observations renouvelées, sans saisies scrupuleuses, sans longues immersions et lentes contemplations. Pas d’autre méthode qu’arpenter un lieu, un territoire ou les pourtours d’un étang, en tout sens, qu’engranger des sensations et des situations, que creuser la question tant et tant, que prendre date.
Pas d’autre méthode qu’écrire les choses à leur contact, face à elles ou devant elles, ou encore, en leur sein. Pas d’autre solution qu’être dans un lieu pour écrire (sur) ce lieu ; qu’être dans le paysage pour écrire le paysage ; c’est-à-dire, qu’être traversé par eux, nourri et agi par eux. Cette résidence de création au Tétrodon me permettra d’approfondir un travail d’écriture sur un sujet très sensible, l’étang de Berre, pour lequel j’ai déjà écrit un premier texte (Berre aux petits pieds) ; sorte de premier chapitre d’un livre à venir, dont, profitant au mieux de la situation du Tétrodon, au bord de l’étang, et du temps et des moyens que nous octroie toute résidence, je pourrais en poursuivre l’écriture


Aurore Salomon Brigitte Palaggi Camille Goujon Christopher Alexander du marais à l'acier Emilie Allais Esther Salmona Fabrice Frigout homelab Jeff Silva Martigues Mike Bullock Nicolas Memain Nicolas Mémain Nina Almberg Olivier Domerg Pauliina Salminen photographie Plastigo projet artistique promenades PCPI Sibylle Duboc Souad Mani stefan Heichhorn Trek tétrodon Virginie Rochetti Yann Madé ZIF