Pendant cette deuxième résidence, j’ai travaillé sur deux projets.
D’abord, j’ai finalisé une recherche commencée l’année dernière sur l’observation du paysage à travers des gouttes d’eau. J’ai réalisé des prises de vue du paysage ainsi déformé et multiplie. et j’ai conçu un dispositif de monstration pour le projet.
Ensuite, j’ai mené un travail autour des algues vertes, très présentes sur le lieu. J’ai voulu rentrer en dialogue avec ses plantes malfamées dans leur état naturelle, avant qu’elles se transforment en déchets toxiques sur la plage. Le les ai abordées en les photographiant, les touchant, les utilisant comme matériau. J’ai collaboré sur une journée avec la danseuse chorégraphe Scheherazade Zambrano pour expérimenter des gestes en interaction avec les algues vivantes. Une série photo et un travail vidéo (en cours) sont nés de cette expérience.
– Gouttes (aboutissement du projet commencé en 2023) –
2023 Pauliina SALMINEN + Collectif deux bis / Déclencheur
La résidence de Pauliina SALMINEN, artiste vidéaste vient s’inscrire dans la démarche d’un collectif de photographes et vidéastes réunis autour de la notion photographique du mot ‘déclencheur’. Dans ce cadre la vidéaste développe des expériences prometteuses qu’elle développe dans un rapport frontal au paysage vu depuis le Tétrodon.
Projet : Explorations micro-archéologiques Soudain, le son du déclencheur nous surprend, un petit bruit indique la pression sur le bouton de l’appareil, l’acte photographique a eu lieu. Le déclencheur, bouton qui crée un instant mécanique intermédiaire, relie ce que l’on observe à ce que l’on enregistre. Le travail artistique est un travail de longue haleine, ponctué par des micros moments de plaisir lorsque une recherche bascule vers une œuvre. Le déclencheur est une forme matérielle (bouton), un dispositif qui déclenche un mécanisme. Il peut aussi être un temps intermédiaire ou un lien de passage, tout comme une impulsion. Ce projet, sous la coordination du collectif DEUX bis, réunit cinq artistes du territoire marseillais avec des écritures photographiques plurielles qui mêlent vidéos, installations et œuvres participatives autour de cette notion commune. Le projet est évolutif et se développe autour d’échanges et d’expérimentations. Après une première exposition à la galerie Territoires Partagées à Marseille en 2022 le groupe à réalisé une résidence avec une restitution et table ronde à Dos Mares. Un séjour en Tunisie et des rencontres avec des artistes et étudiants d’art locaux aura lieu au printemps 2023, dans le but d’élargir le projet vers un volet international. Le groupe souhaite réaliser un temps de travail au Tétrodon en été 2023 (pas nécessaire de loger tous les artistes) afin de réfléchir sur les convergences des démarches individuelles de chacun et de développer la suite du projet. Porteur de Projet : Image Clé. Avec le soutien de la Région Sud, la Ville de Marseille et l’Institut Français. Artistes Driss Aroussi, Patricia Boucharlat, Fleur Descaillot, Mohammed Laouli, Pauliina Salminen
de Martigues à Saint-Mitre « Les Ressources du Paysage »
Fabrice Frigout, est paysagiste et concepteur de promenades urbaines. Sa promenade proposée après quelques jours d’exploration permis de parcourir le littoral, entre le Jardin archéologique de Tholon, au sud du Tétrodon et du Cercle de Voile, vers les reliefs boisés des reliefs de Saint-Mitre.
Cette promenade proposait aux participants d’appréhender le paysage grâce aux outils du paysagiste : l’arpentage, la mesure, le relevé, le dessin… chercher à comprendre comment le socle minéral accueille l’eau, la végétation, quelles libertés de circuler ou d’habiter sont laissées aux humains comme aux éléments naturels. Une promenade d’une douzaine de kilomètre aller / retour.
Du Tétrodon jusqu’à Loubière (Saint Mitre les Ramparts) aller retourImage : C.Galatry 2023Image : C.Galatry 2023
Je m’intéresse depuis longtemps aux endroits portants, par leur géographie particulière, les stigmates du déséquilibre que nous avons instauré dans les écosystèmes. Dans ces lieux où se confrontent souvent des milieux naturels spectaculaires, des industries phénoménales, et la vie humaine dans toutes ses dimensions, je cherche les prémices et les signes de reconstruction d’une relation apaisée des humains avec leur habitat. L’étang de Berre, la Crau (seule steppe d’Europe occidentale), les paysages de mon enfance, sont au cœur de mes préoccupations en tant qu’artiste attachée à rendre visibles et sensibles ces problématiques. Je souhaite initier un travail de recensement des petites plantes présentes dans les interstices de la cité, entre les bords de l’étang et les bords des routes, créer un herbier d’échantillons et de dessins, géolocalisés, comme stations d’un cheminement possible sur les traces du sauvage du cœur même de la ville et jusque dans la Crau, passant de l’humide au sec, de l’urbain au campagnard, de l’étang aux canaux.
Virginie ROCHETTI est diplômée de l’ENSAD de Paris, et formée dans l’atelier de Richard Peduzzi pendant 4 ans, j’ai, en tant que scénographe toujours mélangé les techniques au sein de créations de groupes pour parler du monde, de nos relations les uns avec les autres, avec les autres vivants. De la vidéo à l’installation scénique, j’ai travaillé pendant 15 ans avec Jacques Rebotier dans la compagnie voQue à créer des spectacles/liens, des mélanges improbables entre musique, poésie, cirque, danse, participation du public, visites bizarres et lieux étonnants (catacombes de Paris, dessous du pont Louis Philippe, petite ceinture, Flèche d’Or, la Ferme du bonheur de Nanterre, mais aussi au Théâtre National de Strasbourg, au Théâtre des Amandiers de Nanterre, au Théâtre National de Chaillot, à l’IRCAM, au Centre Pompidou de Paris, à la Friche de la Belle de Mai, au TGP de Saint Denis, à la Chartreuse de Villeneuve les Avignons etc…) Ce travail de spectacle/visites s’accompagnait toujours de rencontres, d’ateliers, de partage avec les différents publics. […] Du mapping/VJing vidéo à la broderie numérique et aux installations plastiques, mes pratiques sont aussi diverses que mes curiosités et que le monde multiple qui m’entoure. Les thèmes climatiques et les nouveaux paradigmes du vivant liés à une forte conscience des enjeux sociaux tels que pensés entre autres par Donna Haraway, Bernard Stiegler ou Vinciane Desprets sont au centre des mes projets.
Le fantasme de disparaître serait très fréquent, le passage à l’acte s’expliquerait selon certains psychanalystes par la chute de l’idéal du moi, d’autres pensent que ce serait lié à la difficulté à établir la bonne distance avec les autres. Par ailleurs, la loi est formelle : tout majeur est libre d’aller et venir à sa guise, et, s’il le souhaite, de rompre radicalement avec ses proches. On l’appelle le droit à l’oubli. Chaque année, en France, des milliers de personnes disparaissent volontairement pour renaître sous une autre identité. Au Japon, ce phénomène massif concerne jusqu’à cent mille personnes par an. On les appelle les évaporés. Des entreprises se sont même développées pour organiser, en toute conscience, cette escapade très souvent nocturne qui porte le nom de ‘Yonige. How to Disappear Completely and Never Be Found’, son versant américain, fait référence au titre d’un guide écrit par Doug Richmond, en1985, qui recèle de nombreux conseils pour planifier sa propre disparition. On dit des anciens disparus qu’un jour ils ont éprouvé le besoin irrépressible de partir, un acte ni réfléchi ni prémédité, qu’ils agissent sous le coup de la pulsion, qui annihile la réflexion. Soudain, ils ne vivent plus que dans l’instant présent, ce qui rend le passage à l’acte possible. Ils n’ont alors que cette solution : s’échapper.
« Emilie Allais fabrique des images dont l’aura semble provenir de ce temps-là, d’une sorte d’antériorité définitive. Ses séquences photographiques, dont le substrat documentaire est issu du jeu des enfants entre eux, capturent cette part de fiction qui hante le moindre geste enfantin pris dans le faisceau du jeu. Elle creuse le sillon du conte, non comme narration mais comme point de vue. Elle regarde avec les yeux du conte. » Boris Nicot, octobre 2019
Ce court film sensoriel réalisé sur le littoral de l’Étang de Berre lors d’une résidence au Tétrodon de Martigues s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche post-doctorale en anthropologie audio-visuelle intitulé : « ECOS : Observation sensible des paysages pollués ». ECOS est un projet de la Fabrique des écritures ethnographiques (CNRS / CNE) et vise à étudier les interactions sociales et les pressions entre les humains et les autres mondes vivants dans un environnement pollué et affecté par le changement climatique. L’invitation de l’Association par ce passage, infranchi à faire une résidence artistique/travail de terrain au Tétrodon au bord de l’Étang de Berre a été ma première rencontre avec le territoire. Au cours de 3 résidences d’une semaine, j’ai eu l’occasion d’enregistrer des sons et des images du paysage en perpétuelle transformation de l’Étang ainsi que de ses usages par les humains et les non-humains. Liaisons lagunaires représente une forme de carnet de notes qui donne une trace de cette expérience.
Le travail de terrain, les tournages, les enregistrements, les interviews, les photographies et le montage se poursuit et intègre de nombreux autres aspects et rencontres avec le territoire et ses habitants. Au cours des deux prochaines années, le projet de recherche ECOS explorera une approche multimodale des perceptions des populations affectées par ces contextes de perturbations environnementales visibles ou invisibles.
Une vidéo de 2mn, de Jeff SILVA 2023
Jeff Silva est un réalisateur, photographe et ethnographe américain, originaire de Boston, Associé de longue date au laboratoire d’ethnographie sensorielle de l’université de Harvard, Le travail de Jeff se concentre souvent sur les thèmes du déplacement et de la fragilité, en s’attachant à documenter de manière humaniste les populations, les individus, les systèmes et les écologies à risque. Il a focalisé ses recherches ethnographiques et artistiques sur les Balkans (1999-2015) et plus récemment sur le Sud de la France grâce à des résidences à la Fondation Camargo (2016 et 2020) et à l’IMéRA (2018). De nombreux projets, dont Là où la terre (2018), Linefork (2016), Ivan & Ivana (2011) et Balkan Rhapsodies (2008) ont été exposés dans des festivals et des musées à l’échelle internationale : Visions du Réel, Doclisboa, Quinzaine des documentaires au MoMA, La Viennale et BAFICI.
Différents liens sur le travail actuel de Jeff SILVA :
Nina Almberg est autrice et réalisatrice de documentaires pour la radio, en particulier pour Arte Radio, la RTS et France Culture. Elle a également écrit une série de fictions pour Arte Radio, Per comme personne (2019) ainsi que deux récits publiés aux éditions Hors d’atteinte : La Dernière Amazone (2021) et Pour Suzanne (2023). En avril 2023 paraîtra une bande dessinée retraçant la vie de Mario Marret, en attendant, dans les prochaines années, un livre sur ce fameux bateau de la liberté. Elle anime également des ateliers d’initiation au son et à la radio auprès de publics jeunes.
Par ce projet d’écriture, Nina Almberg retrace un épisode de l’histoire de Mario Marret. Militant anarchiste, résistant, explorateur, engagé dans tous les combats de son époque, qui décide de construire, chez lui, à Rustrel, le bateau de la liberté. Ce bateau infirmerie était censé partir en Guinée-Bissau, dont les habitants luttent pour l’indépendance de leur pays. Or, une fois la construction du bateau terminée, nous sommes en 1972, l’indépendance est sur le point d’être gagnée, et Mario ne sait même pas si le bateau pourra flotter.
Intervention publique de Nina Almberg lors de son invitation à la Médiathèque Louis Aragon de Martigues.
Aurore SALOMON est notre première artiste à venir inscrire un début de corpus sur la vie au quotidien dans cet objet mobile et modulaire. Elle a choisi de remplir un carnet fait de différents dessins et aquarelles posant des moments de sa vie à bord et d’instants saisis en compagnie d’invités. L’artiste saisi aussi les lumières du matin sur la ligne d’horizon de l’Étang de Berre en quelques aquarelles.
« La lumière fait l’image, dans le sens de la reproductibilité qu’autorise la lithographie ; images du barrage, des ciels, des façades. Elle est d’autant plus vibrante que la technique lithographique engendre, par les défauts de calages, des effets optiques puissant. Ceux-là mêmes qui furent exploités par les impressionnistes, les pointillistes et les alchimistes de la photographie holographique comme Man Ray ou Raymond Hains. Brouiller l’image pour mieux la voir. » […]
La nuit, Aurore continue ses parcours et ses saisies. La lumière est autre, plus dense, épaisse dans les noirs, fébrile dans les ombres. Saisir la nuit, peut-être les ténèbres, évoque les travaux d’Odilon Redon. Ici, le symbolisme ne se figure pas dans la représentation humaine ou animale, mais dessine un possible récit onirique. Aurore évoque une présence dans la simple et si prégnante possibilité, que le spectateur a de construire un récit porté, entres autres, par les rendus graphiques. »
Christian Garcelon, 2020 Christian Garcelon est historien de l’art, commissaire. Il enseigne à l’université et dans les écoles supérieures d’art.
Projet : Conception pour une installation éphémère d’une capsule couchette intérieure et réflexion sur une étude d’une couverture / protection ombrière du Tétrodon Résidence : Tétrodon (Martigues) Stefan EICHHORN artiste plasticien. (Marseille)
Présentation le 14 octobre lors des journées de l’architecture, salle Renoir Martigues à 18h
Canto Pérette par Nicolas Mémain, lors de sa balade publique du 18 nov, autour du Tétrodon
Nicolas MÉMAIN Projet : Écriture d’une opérette dans le Tétrodon Titre : Canto Pérette Résidence : Tétrodon (Martigues) Nicolas MÉMAIN, artiste marcheur, urbaniste rigolo. (Marseille) Avec le relais actif du Bureau des Guides
Canto Pérette, ‘chanté’ et composé par Nicolas lors de sa résidence dans le Tétrodon :
c5257 iveco 7306 citaro c5303 iveco
départ cv club de voile
chanson des boîtes et du plastique conteneurs modules bacs coques moulées rotomoulees du metal et du plastique cv pêcheurs libres stockage restaurant ravalement isolation des roues ça bouge c’est mobile papimobile
puis les chênes et le fossé
probable tronçonneuse
puis l’architecture maison vénitienne truc des sports classique arcs hublots des maisons toits en tuile sur la colline et Langevin grande barre aux mille yeux las bleuté de l’ombre pastille rouge accès pompier carrés blancs des plafonniers mille innocences froides le subtil vibrato des enduits de l’ite isolation thermique par l’extérieur
le spectre de la claustra de la cage d’escalier à la composition géométrique savante d’aléatoire devenue fantomatique derrière les panneaux sandwich de polycarbonate
puis le bosquet d’yeuses la terre à champi le chantier ite les piles de panneaux de laine de roche
la clairière moussue
les arbousiers jardin des délices
la piste d’athlétisme dans l’axe de la Sainte Victoire re les maisons romaines plus visibles dont celle du gardien sapin cyprès peuplier jaune un paravent
perméabilité du lycée parking arrière logements de fonction Raoul Rioualla voir la clé si ça reste ouvert trop longtemps alors le proviseur sera pas contents
où Arthur Rimbaud croise Alexander Fleming
le carrefour ses feux ses haricots mon coeur mon foie ma thyroïde
glissière béton armé 4 morceaux la petite elle n’est pas continue elle l’était les joints sont comme coupés au fil à beurre
traversée début des lignes de micocoulier devant la caisse d’épargne les crassulae en plaque les lampadaires sagem couleur champagne
la piste cyclable déviant la déviance
glissière béton armé continue
on va expérimenter ce que font les gamins oh la la c’est dangereux
glisse hier, bête, ton armée continu
allée Pablo Neruda fin des plantations aménagées fauche partielle sol d’enrobé des pins au hasard en sortent
la pré pinède puis la pinède
un monstre, l’énorme rouge gorge auchan au ras des arbres au sommet, tout est là les 2 hangars boite au toit incliné tourret de vallier figuerolle auchan dans les arbres parking du macdo les poubelles manche à air ce qui reste de Corbu la ligne de toit du macdo canto bout de psr le colimaçon
la serre à enfants
poème des voitures en ligne au drive le dimanche aprèm
on se retourne l’écureuil de la caisse d’épargne se tient loin du monstrueux rouge gorge
contemplation de la pinède en ville c’est quoi une forêt urbaine? il y a une vieille borne à incendie dans celle là
chanson de oui c’est toi la plus belle, Martigues Aix est arrogante Istres a mauvais goût Arles n’est pas dans la métro c’est toi la prolétaire dotée par la providence un exemple d’urbanisme moderne intelligent
on va expérimenter ce que font les gamins oh la la c’est dangereux les groupes s’y divisent les deviants se moquent des réguliers en fait y tchèquent qu’y a pas d’auto
glissière béton armé continue tu m’a déjà enquiquiné il y a longtemps je me rappelle là bas chemin de tholon
une forme qui crée son problème
la fabrique Gustave et Félix on se rapproche modèle économique boite habillée vintage fantasme de l’atelier de l’usine brooklynisation
rentrer sortir la respiration malade du frigo vitrine s’en abstraire un vrai décor vintage avec souci des épidermes à droite tôle ondulée avec patine faux voutains au plafond posés sur lignes de leds au fond photo de mur d’usine fougères en plastique carrelage carreaux de ciment peint parquet imprimé fausses lames de bois marquées de consignes au pochoir, de tags
la prof de sport l’autre jour une fille qui s’est tordue la cheville les pompiers sont venus tu nous fait chier avec ton tatouage elle m’a mis des mnms j’avais pas demandé
on traverse
les micocouliers pleuvent le jaune comme les cerisiers le rose
chanson des bus 22 et 25
parking des autocars récit des ramassages murs et sol au banc à l’entrée
le parking tholon l’ancien chemin la ville romaine
chanson de la canette de minute maid et du gobelet eau by macdo sur l’air du froid
fontaine de l’arc et bassins au fond de béton hydraulique bruit des vagues
peut-être oui c’est toi la plus belle
mon projet de pont ferroviaire à grande vitesse
chemin des oliviers une graine de fenouil jardin du gardien descente des pistachiers
le tétrodon le seul poisson finalement
analogie du tgv
Nicolas Mémain – 2021
Balade Canto Pérette – Nicolas Mémain 2021Extraits vidéo de la balade du jeudi 18 novembre 2021